Pour un logement alternatif

Posté le 9 avril 2011 @ 18 h 10 min par Vanaryon

J'aime ne rien avoir à faire, c'est l'occasion de laisser divaguer sa pensée, et de réfléchir à des sujets qui nous tiennent à cœur.

Photo par Jon Crel (CC-BY-SA)

Étant un intéressé de l'écologie, j'ai longtemps pensé comment nous pourrions construire des logements intelligents, conçus pour répondre aux problématiques du 21ème siècle. J'ai alors imaginé un concept de petites tours, suivant le principe de "ruche" décrit dans un de mes précédents billets.

Je me suis alors mis à dessiner un croquis extérieur du bâtiment (comme j'ai des capacités en dessin !), qui s'inspire de méthodes écologiques pourtant simples, mais qui, une fois réunies, pourraient former une association performante. Précisons que ce concept n'est qu'embryonnaire, et toute critique à son sujet est la bienvenue, afin de l'améliorer.

Dessin du concept Beehive

Puisque ce dessin n'est qu'illustratif, l'essentiel est le contenu et les techniques mises en œuvre. Décortiquons donc le bâtiment, imaginé pour prendre le moins de surface possible au sol :

  • Au sous-sol : se trouvent le parking, l'espace de stockage, les accumulateurs d'électricité, les réserves d'eau, la pompe à eau (pour envoyer l'eau dans les étages), le pré-traitement des eaux usées (le méthane produit par les excréments peut être converti en électricité, il paraît que nous en produisons 16 litres par jour !) et les déchets (triés, descendus automatiquement via des poubelles en réseau) en attente d'évacuation ainsi que les outils communs (machine à laver, sèche-linge, tondeuse, etc...) ;
  • Au rez-de-chaussée : les cultures sous serre (longeant les vitres), un espace vert intérieur (pour la détente et les rencontres quotidiennes entre habitants) et une salle de réunion (utilisée en cas de fête par exemple), ainsi que quelques outils communs ;
  • Aux étages : les logements eux-mêmes (pour une "ruche" à 4 étages, 6 studios, à raison de 2 studios par étage sur les 2 premiers étages et de 1 studio par étage sur les 2 derniers étages) ;
  • Au sommet : les outils de mesure (vent, humidité, intensité lumineuse, température, pollution de l'air) servant à adapter le fonctionnement de la ruche (automatique, géré par un ordinateur central) de manière indépendante de toute information externe, ainsi qu'une éolienne verticale ;
  • Au centre : la cage de l'ascenseur et les raccordements du réseau de transport interne (transport de l'eau potable, de l'eau usée, des déchets triés, de l'électricité et de l'air) ;
  • Sur les côtés : 4 colonnes formant la structure porteuse de la ruche, intégrant chacune 4 éoliennes latérales et couvertes de panneaux photovoltaïques ;
  • À l'extérieur : un point d'eau entourant le bâtiment, permettant de récupérer les eaux ruisselant le long de la tour, et de la stocker dans les cuves (peut aussi servir au retraitement des eaux usées pré-traitées par une méthode naturelle).

La structure en béton formée par les 4 piliers servirait de support à l'épais vitrage de la tour, assurant la conversion de l'énergie lumineuse en calories (chauffant ainsi les intérieurs). Pour assurer une température constante et convenable tout en renouvelant l'air, des pompes à chaleur seraient placées pour éliminer les surplus caloriques (en été notamment) et les convertir en énergie électrique, alors qu'en hiver elles renouvèleraient l'air tout en conservant la chaleur intérieure.

Outre l'aspect écologique, c'est aussi le côté social qui veut être repensé. En effet, contraignant les habitants des studios à vivre en petite communauté (environ 20 personnes sur un gabarit de 4 étages), cela les rapproche et crée des liens autres que de voisinage. Demandant aux gens une gestion commune des ressources, ceux-ci pourraient retrouver un certain engagement.

D'ailleurs, la "ruche" est basée sur le concept d'autogestion. Elle aspire à être indépendante sur tous les points, afin d'éviter la centralisation maximale que nous connaissons aujourd'hui (unités de production d'électricité par l'énergie nucléaire notamment), des systèmes automatiques aidant les habitants à la gérer (notamment sur l'aspect énergétique).

Oh, et au passage, on y ajoute un petit serveur relié à l'Internet, permettant aux habitants de pratiquer l'auto-hébergement mutualisé, pouvant être aussi l'ordinateur central gérant la structure.

Redonnant du pouvoir à l'action locale et à la nature chez soi, le concept de "ruche" se veut novateur et en rupture avec ce que nous connaissons actuellement en matière d'habitats, mais aussi de fonctionnement de la société. Il faut être réaliste, nous pouvons faire beaucoup mieux.

Le monde dans lequel nous vivons doit être repensé jusqu'aux bases de la vie d'un citoyen, afin d'y corriger tous les problèmes du 21ème siècle et d'éviter les malaises produits par le système infernal dans lequel nous vivons.

Les commentaires

  1. Julien
    9 avril 2011 à 18:38

    Intéressant comme concept.
    Mais, comment vois-tu les relations avec l’extérieur ? Un tramway relirait des ruches à d’autres plus grosses (pour les lycées, etc) reliées entre elles ?
    Un point aussi à traiter est le rapport avec la nature. Si on permet aux gens de sortir des ruches, ils risquent de détruire la nature autour de celles-ci, et on revient dans un monde comme on a actuellement, où la nature est détruite autour des lotissements, habitations, etc.
    Je pense qu’il faut donner aux habitants la possibilité d’aller dans des «parcs» où un brin de nature serait traité par l’homme (agriculture, tourisme) et à l’extérieur de ces parcs, puisqu’il n’y a pas de pollution, on pourrait laisser la nature se développer elle même sans intervention humaine.

    Le concept est à enrichir mais vraiment très intéressant.

  2. Vanaryon
    10 avril 2011 à 10:15

    J'avais déjà pensé à ça il y a longtemps, et voilà que je vois, mercredi (ou jeudi) dernier au JT France 2 de 20H un reportage sur le TGV, dans lequel ils parlaient d'un concept de tuyauteries sous vide, permettant la circulation de capsules emportant les passagers, et filant à 6500Km/h. Ça ressemblait beaucoup à ce à quoi j'avais pensé ;)

    Ceci est encore à l'état de concept, mais apparemment ça n'est pas techniquement impossible.

    Donc je pense que - si des véhicules volants individuels propres n'ont pas encore été mis au point - le concept des capsules serait une très bonne chose. Cela permet aussi de "cacher" les infrastructures, et d'éviter une dégradation en surface. Par contre les coûts risquent d'être énormes pour déployer le concept !

    Pour le rapport à la nature, les habitants d'une "ruche" seraient déjà, en étant en intérieur, en contact avec la nature (visibilité à travers les vitres, et végétation intérieure développée, cultures sous serre). Une "ruche" est justement un "parc" à elle-même.

    Pour ce qui est du concept de non-intervention humaine, c'est justement ce qui me tient à cœur : laisser de vastes zones où la nature peut reprendre ses droits, les implantations de "ruches" pourraient d'ailleurs se faire de façon répartie et non intrusive, en pleine forêt par exemple. Les habitants seraient concentrés sur une surface réduite (ce qui ne veut pas du tout dire perte de confort pour l'Homme, bien au contraire : il reprend contact avec la nature), tout en évitant de grosses densités, générant une pollution concentrée (Olivier M. m'a fait réfléchir sur ce point là).

    La production d'énergie pourrait être faite de manière indépendante. J'ai entendu dire qu'on pourrait réduire de 50% notre consommation d'énergie électrique en utilisant des appareils plus élaborés. Je ne pense donc pas qu'il sera difficile de produire 100% de notre énergie grâce aux technologies propres.

  3. Manu
    10 mai 2011 à 23:23

    Bonsoir.

    Il ne faut pas oublier le besoin d'espace. Il me semble qu'un habitat confortable avoisine les 50 m² par personne. Il ne me semble pas bon de « contraindre » quiconque à vivre en promiscuité.

    Un très bon exemple je trouve sont les amienoises : il s'agit de petites maisons (80 m²) de 2 voire 3 étages mitoyennes aux plans pratiquement identiques, chacune avec son petit coin de verdure. Ce qui les différencient des barres d'amiens-nord : le sentiment qu'à chacun d'être chez lui, en lien avec la terre. C'est primordial. C'était visionnaire à l'époque quand on y pense, pourtant ça ne sont rien de plus que « des barres » à l'horizontale. La recherche d'économie en voirie a poussé à construire vertical avec le désastre que l'on sait : habitat dépersonnalisé, sentiment d'exclusion, etc.

    À trop vouloir le bonheur du prochain, on peut le conduire à sa perte (^_^) !

  4. Vanaryon
    11 mai 2011 à 16:40

    En effet.

    Cependant, je pense que l'idéal serait d'avoir des petites tours de 6 familles, avec un jardin commun, et des terrasses individuelles.

    Évidemment que la concentration des personnes est abobinable, mais l'isolement l'est aussi. Ce qu'il faut, c'est trouver un juste milieu. Vivre à plusieurs familles dans un même complexe et partager des outils, c'est aussi un avantage social, écologique et économique.

    Voilà voilà ;)

  5. Manu
    11 mai 2011 à 21:28

    Une autre remarque. Le mot ruche me gêne. L'humain n'est pas un insecte social. Je pense que tout simplement, ce qu'il faut ce sont des... Villages !

  6. Vanaryon
    12 mai 2011 à 19:04

    Ouais, ça c'est juste un nom après tout, mais je me base juste sur la vie en communauté et l'activité humaine qu'il peut y avoir, ce qui correspond aux abeilles. Il n'y a pas autre chose derrière ;)

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